Acheter un bien à Paris : le casse-tête des jeunes actifs

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Un appartement à Paris

Acheter un bien à Paris est le rêve de nombreux jeunes actifs qui vivent en Île-de-France. Toutefois, acquérir un appartement est souvent très compliqué pour les jeunes actifs qui sont obligés de s’éloigner de la capitale. Explications.

Paris, ville qui séduit les jeunes

Avec sa vie culturelle intense, ses lieux de loisirs, ses bars et restaurants, la ville de Paris séduit beaucoup les jeunes actifs. C’est le cas d’Estelle et Paul, 26 ans, tous les deux. Ils sont enseignants. Ils habitent pour le moment dans le 11e arrondissement de la capitale. « Nous habitons un 35 m2 et nous payons 1.320€ de loyer. Notre quartier est très animé et les bars sont nombreux », explique Estelle, assise dans son canapé, une tasse de café à la main.

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Mais le couple ne veut pas payer un loyer à fond perdu pendant des années. Paul et Estelle veulent donc investir. Ils envisagent de faire un emprunt immobilier. Pour cela, ils ont décidé de prendre rendez-vous avec leur conseiller bancaire. Lors de cet entretien, de nombreux documents sont demandés aux professeurs comme les fiches de paye, leur quittance de loyer. Leurs revenus vont être scrutés pour déterminer leur capacité d’emprunt. Ces dernières années, les taux sont plutôt bas, c’est donc le bon moment pour acheter.

La banlieue a le vent en poupe

Ce n’est pas nouveau, la périphérie de Paris est de plus en plus plébiscitée par les Parisiens qui souhaitent acheter. C’est le cas, par exemple, à Bagnolet, Les Lilas, Montrouge, Montreuil ou Boulogne-Billancourt. Ainsi, dans ces villes, on assiste à un phénomène de gentrification. C’est le cas par exemple à Bagnolet.

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Les habitants de la capitale qui étaient jusque-là locataires peuvent se permettre d’acheter à la périphérie. D’autant plus que le centre-ville a été fortement rénové. Après des mois de travaux, la place de la Mairie est très épurée. On peut trouver de nombreux commerces et un cinéma. Le lieu est de plus en plus attractif. D’autant que le coût de la vie au quotidien est moins élevé. Le prix du café au bistrot est plus intéressant, tout comme à la boulangerie.

Les prix ont donc naturellement tendance à grimper. Ce qui fait que des habitants sont obligés de déménager pour s’agrandir et d’aller dans les zones périurbaines. Les biens qui sont mis en vente partent de manière assez rapide. Même si le télétravail permet d’être plus souvent chez soi, s’éloigner d’une grande agglomération comme Paris entraîne des temps de trajet plus longs.

Paris, le désamour

Paris connaît une phase de désamour. De nombreux Parisiens expriment leur ras-le-bol à l’égard des travaux perpétuels dans la ville, mais aussi le changement de mobilier urbain. Les récents sondages précisent qu’une majorité des habitants ne sont pas satisfait de l’état de propreté des rues. Certains habitants, et beaucoup de famille souhaitent aller en province. Le budget nécessaire pour acheter une maison ou appartement est plus faible et la qualité de vie y est meilleure. C’est le cas de Serge, 27 ans, comptable qui a décidé de quitter la ville Lumière pour Nantes. Avec sa capacité d’emprunt, il peut s’offrir une agréable maison à quelques kilomètres du centre. « Je ne regrette absolument pas mon choix d’avoir quitté Paris. Je me sens très bien à Nantes et la vie culturelle y est très active avec de nombreux festivals toute l’année », souligne le jeune homme.

Comme Serge, les Parisiens qui s’exilent en Province sont nombreux. Lucie a opté pour Nice où elle se sent bien et profite de nombreuses journées d’ensoleillement. Son appartement est à quelques encablures de la fameuse promenade des Anglais. « J’aime l’atmosphère qui règne ici. Nice, avec ses nombreuses terrasses et ses plages aménagées permet le dépaysement une grande partie de l’année », détaille Lucie avec un large sourire sur le visage.

La colocation, une solution ?

Agathe, 24 ans vit depuis maintenant deux ans en colocation dans le 19e arrondissement de Paris. Pour elle, ce choix est plus une forme de contrainte qu’un choix réel. « Je voulais habiter à Paris mais le prix des loyers et ceux à l’achat sont très élevés. Je me suis orienté vers la colocation. Celle-ci a ses avantages et ses inconvénients », explique cette grande brune qui travaille comme graphiste dans une petite agence de communication.

Dans sa colocation, il y a des moments de partage qui sont très sympathiques mais il y a des disputes au sujet du ménage, de l’organisation et de certains qui mettent en location leur chambre sur Airbnb. Ces tensions peuvent être nocives sur le long terme. Beaucoup d’étudiants optent pour la colocation. La crise sanitaire a engendré de grosses difficultés pour les étudiants qui avaient du mal à boucler leur budget et à se nourrir.

L’impact des prix de l’immobilier sur les projets d’avenir des jeunes actifs

Les prix élevés de l’immobilier à Paris ont un impact non négligeable sur les projets d’avenir des jeunes actifs. Pour beaucoup, l’achat immobilier est synonyme de stabilité et de sécurité financière pour leur avenir. Avec des prix si élevés, nombreux sont ceux qui doivent repenser leur projet d’acquisition.

Julien, 29 ans, travaille dans une grande entreprise du secteur industriel depuis trois ans. « J’ai toujours rêvé d’avoir ma propre maison, mais ici à Paris c’est impossible. Les prix sont trop élevés pour mes moyens », se désole-t-il.

Il envisage donc de s’éloigner géographiquement de la capitale pour réaliser son rêve : acquérir sa propre maison tout en restant proche de son lieu de travail. Cette décision n’est pas facile car elle implique aussi un changement radical quant au mode de vie qu’il avait choisi jusqu’à présent.

Pour Adrien, 27 ans, ingénieur informatique chez Amazon France depuis deux ans, la question ne se pose même plus : « Je suis bien payé, mais je ne peux pas me permettre d’acheter quoi que ce soit ici à Paris ». Il préfère continuer à louer plutôt que prendre un crédit immobilier parce que, selon lui, il faut être réaliste par rapport aux limites économiques propres aux jeunes actifs.

Acheter ou louer relève désormais du parcours du combattant pour les jeunes actifs travaillant à Paris, étant donné les prix exorbitants pratiqués dans la ville lumière et ses environs.

Les alternatives à l’achat immobilier pour les jeunes actifs parisiens

Face à la difficulté d’acquérir un bien immobilier dans la capitale, plusieurs alternatives existent pour les jeunes actifs. La colocation est l’une des solutions proposées.

La colocation permet de partager le loyer et les charges avec d’autres personnes, ce qui réduit considérablement les coûts mensuels. Elle offre aussi une solution de logement plus flexible et moins engageante que l’achat immobilier. C’est pourquoi elle attire de plus en plus de jeunes actifs cherchant à économiser sur leurs dépenses immobilières.

Emilie, 26 ans, travaille chez une start-up parisienne depuis deux ans. Elle partage sa colocation avec trois autres personnes depuis six mois : « La colocation me permet de vivre dans une ambiance sympathique tout en payant moins cher mon loyer », explique-t-elle.

Le coworking est aussi une alternative intéressante pour les jeunes actifs travaillant à Paris. Il s’agit non pas d’un lieu de vie mais plutôt d’un espace professionnel partagé où chacun dispose d’un bureau dédié ou non selon ses besoins et son budget. Cette option séduit particulièrement ceux qui souhaitent éviter les longs trajets quotidiens entre leur domicile et leur lieu de travail sans avoir pour autant besoin ni envie d’acheter un bien immobilier dans Paris même.

Il y a aussi la possibilité du prêt étudiant garanti par l’État français (PEG). Ce dispositif permet aux étudiants ayant des revenus modestes et souhaitant acheter un appartement neuf ou ancien destiné à être occupé durant toute la durée du remboursement, soit généralement entre 15 et 20 ans, de bénéficier d’un taux d’intérêt privilégié. Cette option est toutefois réservée aux étudiants en cours de cursus universitaire et reste relativement peu connue.

Si l’achat immobilier dans la capitale française s’avère souvent être un casse-tête pour les jeunes actifs, des alternatives telles que la colocation ou le coworking peuvent offrir des solutions plus flexibles et adaptées à leur mode de vie.